La consommation de la chicha au Burundi, une bombe à retardement

Connue aussi sous les appellations de « Houkak » ou « Narguilé », la chicha est de nos jours réputée comme une sorte de pipe à la mode à Bujumbura. Il s’agit d’une pipe à eau utilisée en grande partie dans les pays arabes, elle est formée d’un fourneau où brûle à l’intérieur le tabac et d’un long tuyau qui traverse un vase rempli d’eau parfumée. Fumer ou aspirer la chicha est devenue une réalité incontestée dans différents bars et boites de la capitale.

Certains jeunes burundais s’aventurent de plus en plus à fumer la chicha. Surfer la plupart de débits de boissons et d’autres endroits de la ville démontre cette allégeance réservée au narguilé. Avec une odeur d’aromates de fruit, elle a réussi à attirer bon nombre de jeunes gens. Assis en groupe autour d’une table garnie de bières, avec cette pipe à eau au milieu, les jeunes se partagent tour à tour le tuyau où chaque membre peut aspirer cinq à dix bouffées en fonction de son endurance. Ces derniers se laissent emporter et influencer par cette belle sensation mais sans se soucier de la portée et de la composition de cette pipe. Certains jeunes fument la chicha pour prouver à leurs amis qu’ils sont à la mode. D’autres encore le font pour échapper aux moqueries de la part de leurs camarades. Ce complexe d’infériorité ainsi éprouvé les pousse à s’adonner corps et âme à cette dernière. La consommation est aussi répandue chez les jeunes africains tout comme chez les Européens. Du moment où ces premiers sont considérés comme un gage inédit pour l’avenir de l’Afrique. Une telle aventure à la chicha est un risque imminent pour ses preneurs en matière de santé.

La chicha, un poison qui fait rage

Des experts internationaux de la santé réunis à Abu Dhabi le 19 mars 2015, ont averti que fumer la chicha pouvait être plus nocif que la simple cigarette. Elle a une équivalence de 20 à 30 cigarettes ce qui peut être dangereux pour ses amateurs. Cette nouvelle forme de tabagisme est composée d’éléments suivants: un quart de tabac mélangé avec de la mélasse, du monoxyde de carbone CO au niveau de la fumée, les produits toxiques, auxquels on ajoute un arôme de fruits pour envoûter les preneurs.

Pour ce, cette pipe endosse moult conséquences comme les cancers, les maladies respiratoires, les bronchites chroniques, les complications cardio-vasculaires... Pour rallier à ce problème, en Afrique ce ne que 3 pays qui ont déjà interdit la consommation de la chicha sur leur territoire. Le tout premier fut la Tanzanie, le Maroc et dernièrement en date du 15 décembre 2017, c’était le tour du Rwanda à bannir la chicha dans un communiqué lancé par la Ministre rwandaise de la Santé.

La consommation de la chicha surtout chez les jeunes se présente comme une bombe à retardement. Au cas où les gouvernements ou les ministères de la santé resteraient bouche close face à ce poison qui fait rage ce serait une grande perte pour l’Afrique. Celle-ci a encore besoin de ses jeunes filles et garçons qui sont en train d’hypothéquer leurs vies respectives en s’adonnant à la chicha. Une pratique à éradiquer !